Écrit par Audrey Vernon
Création Sonore Laurent Sellier
Voix Marianne Schlégel
Une école maternelle de Guyancourt porte le nom de Clara Zetkin, quelle bonne idée de faire découvrir aux enfants de 3 à 5 ans une femme aussi révolutionnaire, les enfants sont révolutionnaires…
Clara Zetkin était allemande, Elle a inventé la journée internationale des femmes, s’est opposée à la montée du Nazisme en Allemagne
Et moi qui suis aussi mère d’un petit garçon, ses paroles résonnent à mes oreilles :
« Si nous, les mères, nous inspirions à nos enfants la haine la plus profonde de la guerre, si nous implantions en eux dès leur plus tendre jeunesse le sentiment, la conscience de la fraternité socialiste, alors le temps viendrait où à l’heure du danger le plus pressant il n’y aurait pas sur terre de pouvoir capable d’arracher cet idéal de leurs coeurs. »
Clara Zetkin était professeuse mais aussi une femme politique, elle luttait pour l’émancipation des femmes mais aussi de tous les travailleurs et travailleuses, elle a écrit:
« Les pays dans lesquels existe le suffrage dit universel, libre et direct, nous montrent qu’en réalité il ne vaut pas grand-chose. Le droit de vote sans liberté économique n’est ni plus ni moins qu’un chèque sans provision. Si l’émancipation sociale dépendait des droits politiques, la question sociale n’existerait pas dans les pays où est institué le suffrage universel. L’émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s’émancipera du capital. »
Clara Zetkin porterait probablement aujourd’hui un gilet jaune.
Elle était aussi journaliste, elle a fondé un journal appelé l’égalité elle s’est battue pour le droit de vote des femmes et s’est opposée, farouchement aux guerres mondiales européennes,
En 1932, elle est une très vieille femme, c’est la doyenne du parlement allemand et elle fait une chose magnifique, alors qu’Hitler vient d’obtenir le pouvoir, elle est chargée du discours inaugural devant une centaine de nazis en uniforme.. elle prononce alors son discours, presque aveugle, impotente…
« Le pouvoir politique en Allemagne est aujourd’hui aux mains d’un cabinet présidentiel composé des hommes de main du grand capital monopoliste et des grands agrariens et dont les généraux constituent l’élément moteur. Sa politique intérieure est marquée, comme celle des précédents gouvernements, par la pratique des décrets-lois, lois scélérates qui décrètent la misère et augmentent celle qui règne déjà En même temps, ce cabinet foule aux pieds le droit des masses à lutter contre la misère. Ceux qui ont besoin de l’aide sociale et ceux qui y ont droit, ce sont, pour le gouvernement, les gros agrariens endettés, les industriels faillis, les requins de la finance, les armateurs, les spéculateurs et trafiquants sans scrupules. Toute sa politique fiscale, douanière, commerciale, consiste à prendre aux larges couches du peuple travailleur pour donner à de petits groupes de profiteurs. »
Les grèves et les soulèvements dans les pays les plus divers sont des signes enflammés dont la lumière montre à ceux qui combattent en Allemagne qu’ils ne sont pas seuls. Partout les déshérités et les humiliés s’apprêtent à la conquête du pouvoir. Dans le front uni des travailleurs qui se forme aussi en Allemagne ne doivent pas être absentes les millions de femmes qui portent encore les chaînes de l’esclavage de leur sexe, et qui sont de ce fait livrées à l’esclavage de classe le plus dur. Et aux tout premiers rangs, c’est la jeunesse qui doit lutter, la jeunesse qui aspire à s’épanouir librement, mais qui n’a aujourd’hui d’autres perspectives que l’obéissance aveugle et l’exploitation. Dans ce front uni ont aussi leur place tous les créateurs intellectuels dont le savoir et la volonté d’accroître le bien être et la culture de la société ne peuvent plus s’exercer aujourd’hui dans l’ordre bourgeois. Puissent-ils tous rejoindre le front uni de combat, les esclaves salariés, les corvéables du capital, tous ceux qui sont à la fois les supports et les victimes du capitalisme !
En ma qualité de doyenne d’âge et dans l’espoir que, malgré mon invalidité actuelle, j’aurai encore le bonheur d’ouvrir, en qualité de doyenne d’âge, la première session du Congrès des Conseils de l’Allemagne soviétique, je déclare ouverte la session du Reichstag. »
L’année suivante, Clara Zetkin doit quitter l’Allemagne et elle meurt quelques mois plus tard dans des circonstances mystérieuses près de Moscou..
Merci aux enfants de l’école maternelle de Guyancourt de m’avoir fait découvrir la grande Clara Zetkin…